www.supramental.fr - Le site de Natarajan
Journal Charabia
2016

LE JOURNAL-BLOG DÉRISOIRE DEVIENT
« CHARABIA SUR LA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE »


un défoulement thérapeutique pour supporter l'actualité...




28 Décembre 2015



Un coup d'épée dans l'eau
Pour noyer le poisson.


Liberté égalité fraternité
A quand la pratique ?


Y aurait pour moi de quoi être délabré grave si la Force ne travaillait pas maousse costaud. Cette tempête dans un verre d'eau autour de la déchéance de nationalité pour les terroristes fait apparaître avec une clarté magistrale la stupidité française. On se bat au sommet de l'échelle pour savoir si par là certains principes fondamentaux ne seraient pas balayés, mais il n'y a presque personne pour discuter de l'efficacité de la mesure. Puis-je me permettre de dire à ceusses qui pensent l'avenir à sa place, qu'un jeune qui est prêt à perdre la vie n'en a « rien à branler » de perdre sa nationalité française ! Non seulement, mais cela peut être incitatif s'il y a même de la honte, après endoctrinement, à appartenir à cette engeance molle et complaisante, faussement généreuse. Les intellectuels du quartier latin ne déménagent jamais dans les banlieues pour être sur le terrain de ce qu'ils dénoncent, et agir en vrai. Mais leurs zeuvres font de beaux tirages parfois, qui partent dans les dépenses somptuaires (mauvaise langue !)


« Un pti coup de kalach, et ouah, on m'enlève ma carte d'identité pourrie, ça le fait, je mettrai peut-être des balles à blanc pour commencer, après quoi je pourrai me barrer pour la vraie vie, après un bon séjour formateur en prison. »


Il semble aussi qu'un terroriste est un terroriste, qu'il mérite d'être sanctionné, et pour s'imaginer qu'une déchéance de nationalité constitue une sanction, je crois qu'il faut être abonné à la gazette des bisounours iréniens (angéliques pour les incultes) pour qui la réalité ne se déroule que dans leur esprit, idéaliste l'esprit, et c'est déjà de trop. S'il ne se passait rien, ça serait encore mieux, nounours en peluche n'arrêterait pas de nous faire des câlins. La guerre est un concept que je sache, ça n'a rien à voir avec un champ de bataille fumant, avec des tripes à l'air et des concerts de râles, voyons.


Non seulement pas dissuasif mais ptet ben incitatif, ou bien on sait que c'est de la frime, purement cosmétique la mesure pour s'en laver les mains, du bon savon conceptuel, ça redore le blason, et efface un peu de peur, même si ça ne sert à rien d'autre, c'est toujours ça de gagné pour les élections. Et le pti gars vraiment agressif, préposé au meurtre et formaté pour, s'il perd sa nationalité, est-ce qu'on peut le garder en prison, anyway, ou faut-il l'envoyer chez Daesch pour qu'ils s'en chargent ? C'est une bonne question et je vous remercie de l'avoir posée. C'est absolument invraisemblable de voir à quel point l'esprit français est incapable de hiérarchiser correctement les choses, ce qui fait qu'il s'enfonce peu à peu dans un monde conceptuel qui ne représente plus la réalité. Cela va jusqu'à éviter de prendre des mesures radicales et efficaces si le Front National y a déjà pensé, alors que c'est son job de s'obnubiler sur « le territoire », et de faire contrepoids au laxisme, qui s'avère. Mais il se trouve justement que cette « déchéance de nationalité », dans les faits, ne sert strictement à rien, ou à si peu, que cela ne va vraiment pas changer grand chose qu'elle soit adoptée ou non... Par rapport au tintamare autour du sujet, c'est lamentable, je vois des centaines de poules caqueter à l'Assemblée nationale, alors qu'il y a cent fois plus important que cette mesurette masturbatoire. Et donc, mon cher Watson, si elle est présentée comme l'amorce d'une solution ou le signe qu'on s'occupe enfin de la question, cette « déchéance », c'est qu'on n'a pas trouvé mieux, et alors là c'est grave de chez grave. Aussi grave que croire que le train va forcément arriver à l'heure, parce que c'est indiqué dans l'horaire. Mais, encore une fois, nous sommes en France, alors attention « aux atteintes à la liberté »... La complaisance de l'esprit français est profondément débile si j'ose cet occis mort, pardon cet oxymore, débile, inimaginable pour un suisse, un anglais, un allemand. Heureusement que ce ne sont des modèles ni les uns ni les autres !


Non, nous sommes les meilleurs, et il n'y a pas à revenir là-dessus. Saint-Just, Jules Ferry, Jean Jaurès, toujours vivants dans nos esprits quand on iphonesix...


Liberté ?
Pensez-y une heure seulement, et vous verrez bien qu'elle est incompatible avec l'égalité. (oui, je pourrais passer une semaine là-dessus et envoyer à des éditeurs, mais le déni se porte si bien que les vérités dérangeantes sont occlusesdissimulées, ce dont on crèvera quand nous serons rattrapés par le réel). La liberté c'est le potentiel autorisé du riche autant que du pauvre et de l'un qui ne va pas s'en l'autre, si jte paie pas assez, dégage, un autre prendra ta place, c moi qui commande... En fait, les gars, notre devise est un mensonge, elle accole des signifiés incompatibles, mais ça permet de rêver justement, comme l'épouse et la maîtresse c'est incompatible, mais ça permet de rêver ! Liberté ET égalité, encore de la sale mentalité beurre et argent du beurre... Je vais pas le crier sur les toits que c'est incompatible, yaka attendre... C'est plus crème chantilly de croire que la liberté fait des bisous à l'égalité, alors qu'en fait elles sont à couteaux tirés, ouais, mais les belles illusions sont sans doute indices pensables à ceusses qui se gavent de signifiants en méprisant les signifiés.( Je ne me répète que pour les fidèles, les nouveaux ont le droit de savoir : signifiant/signifié se font la gueule, si tu veux c le proverbe : il y a loin de la coupe... aux lèvres)


Ah, je n'ai jamais été aussi français, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ... chantait Charles, l'autre Charles. Oui c'est vrai quoi, on voulait être heureux avant tous les autres, avec la blanquette de veau, le système D, la druckerisation exponentielle sur les réseaux sociaux et enfin, la dérision ontologique, comme Chez Molière, en passant par Labiche et Guitry, et aujourd'hui, Ruquier, Alévêque, El Astrassi, Guillon, Eldin, Jeremy Ferrari et d'autres qui montent (dont des femmes), et qui voient dans la joie une force de transformation... et pas seulement de la distraction cacaboudin comique pour oublier la merde et les soucis, pour renoncerbaisserlesbras... Arc-boutés contre les Zemmourbadiou qui passent à la moulinette conceptuelle la décadence sociale pour nous transformer en pièces détachées, ces insurgés croient encore à la légitimité de la célébration inconditionnelle de la Vie : l'humour alors n'est plus seulement la politesse du désespoir, mais la prière de l'esprit décidant de sa force. Voltaire est-il ou non un français aussi attachant que les grands redresseurs de tort, Sartre, Foucault, BHL au fiel normalien hérité d'Althusser, et qui n'ont pu infléchir d'un seul pouce la médiocratisation de notre société, en dépit de leurs dénonciations opportunes ? Si stigmatiser fait partie du mal, stigmatiser le mal le renforce, sauf votre respect... *+* Mais c'est une autre question... Inventer le meilleur sans conjurer l'ombre, seul Sri Aurobindo en a été capable. Le supramental phagocytera le mal et le mental, qui aiment se combiner, soufi d'avoir le temps.


Dédramatiser avec de l'esprit, ça ne suffit plus, ou bien il faudrait des centaines de Luchini dans les média, au gouvernement, partout, une telle poussée d'évidences joyeuses assénées contre les jugements bien-pensants qui montrent du doigt, que tout le monde comprendrait que l'intelligence est l'alternative à la violence ! Que la jubilation du sens déroute la haine, absout l'offense, déguste l'humiliation... L'écoute remplacerait chez l'intellectuel la condescendance de celui qui sait, et qui sait... précisément parce que personne d'autre n'est autant emberlificoté dans un nœud de concepts lovés sur le nombril, comme un nid d'aliens ! Mais Kon descendant, possédé par des milliers de parasites conceptuels, a-t-il vraiment envie de se remettre en question ? A-t-il vraiment envie de monter vers la pensée universelle ? Non, cela le priverait d'ennemis et ce sont ses adversaires qui lui procurent sa raison d'être.

Se croire détenteur de la vérité... autorise de justes batailles.°/°



Me souffle Lapalisse. Attendons donc davantage de chienlit, davantage de déliquescence triomphale, ça finira par réveiller les idéalistes, les émeutes, non ? Pas sûr, ils s'engageront dare-dare dans l'ambulancerie transcendantale, et sauveront des deux côtés, la conscience plus tranquille tu meurs, en faisant quand même bien attention à pas sauver davantage d'un côté que de l'autre, quitte à laisser crever un combattant qui est du mauvais côté du quota. « Désolé mon brave, je ne pourrai m'occuper de vous qu'après avoir sauvé un belligérant de l'autre bord, il faut respecter l'équilibre, patientez sviouplait, je vais réclamer un blessé parmi vos adversaires, ça ira plus vite pour vous aussi. »


On ne peut pas être heureux avant tous les autres, ou plus exactement, si, nous pouvons être heureux avant tout le monde, parce que nous sommes de bons surfeurs, nous les mangeurs de grenouilles, oui de bons surfeurs, ni sérieux à rendre l'âme ni légers à s'effriter. On a le groove de l'équilibre, on sait ratisser large les satisfactions, la bouffe, la culture, tout ça se tient, ça vient de l'abondance des microclimats cette subtilité, et des envahisseurs assimilés of course, et ça, nul ne nous le pardonnera jamais ! Il suffit de rouler une heure pour échapper à la pluie, au froid, ça le fait, la France, ça change à toute vitesse de physionomie, même qu'on a une psychologie à géométrie variable, avec des hauts et des bas comme notre relief, cousin. Quatre pas en avant, trois en arrière, amoureux des idées NOUVELLES et peur panique des réformes, tiens demande à Chirac, le chirurgien de la fracture sociale !


Tant pis si je me répète mais n'oublions pas qu'on a décapité un roi et une reine pour bientôt élire le frère du gars en question, à la tête, justement, de la France. Je vais vérifier une nouvelle fois sur Wikipédia, car j'arrive pas à y croire vraiment, mais Louis dix-huit aurait été le frère de ce pauvre Louis seize. Et il aurait même « gouverné » pendant que l'autre zouave était confiné à l'île d'Elbe. Je rêve. Ils sont trop cools les français, ils auraient dû se souvenir que Napoléon avait déserté sa propre armée, qu'il l'avait abandonnée en Russie, pour revenir ventre à terre en estafette en quatre jours (§ Berezina, Sylvain Tesson)... Oui, les soldats auraient pu lui tirer dessus sur la route de Grenoble, puisqu'ils étaient là pour l'arrêter, mais nul n'a moufté, et le gars est revenu à Paris sans qu'un seul coup de feu n'ait été tiré. Il faut reconnaître qu'il avait des pouvoirs surnaturels, Bonaparte, — ce que Sri Aurobindo laisse entendre dans son étude sur la révolution. Si un soldat lui avait dit, tu n'es plus notre Empereur, tu as laissé crever l'armée en Russie, va te faire voir, je t'arrête, tu n'es plus ce que tu fus, rends-toi, alors bien sûr... mais nul n'a bronché donc le type devait avoir une sacrée présence ! Perso, j'aurais aimé qu'il réussisse à son retour, parce qu'à son époque faire l'Europe était vachement possible, aujourd'hui c'est trop tard. D'un autre côté, ces histoires de territoire sont nulles pour le Supramental, les frontières sont celles des différentes espèces de singe bornées dans un site particulier, en aucun cas elles ne sont humaines. Donc l'Homme n'est pas encore né, c'est tout vu, mais sa gestation continue, donc accepter la situation globalement négative.


Et même qu'on est si doués pour être heureux en France que certains se vengent de ne pas pouvoir être heureux par leurs propres moyens en nous empêchant de vivre notre bonheur à nous. (Ja Lou Zy est le maître inconstesté de la régression, il fera tout pour empêcher votre rencontre avec le seigneur de l'évolution). Une manière peut-être maladroite que l'univers emploie, les attentats, pour nous rappeler que nous sommes tous solidaires à savoir qu'être heureux au détriment du bonheur de l'autre n'est pas le fin mot de l'Histoire (liberté, égalité, fraternité) sans compter le génie du christianisme. Notre égoïsme d'hédonistes aux petits pieds, blanquette et vins du terroir et sieste coquine, est pris en tenaille par l'impératif de solidarité, venu aussi bien du laïque que du religieux. Nous sommes punis de ne pas mettre en pratique notre devise nationale.


Il y a déjà plus de soixante-dix mille ans que nous essayons de tenir debout. Ensemble, nous n'avons encore jamais essayé. Cela viendra ou nous disparaîtrons. Les électrons s'en foutent, ils vivent soixante-six milliards de milliards de milliards d'années, et je culpabilise grave parce que je ne parviens pas à entrevoir l'écart avec l'éternité elle-même. Si une médaille Fields quelconque peut me permettre d'entrevoir la différence, qu'il n'hésite pas à m'écrire.


Pourquoi je raconte tout ça, j'en sais rien mais ça libère un peu et je reste français : si je ne m'amuse pas un peu de la souffrance, elle prend le dessus la garce, aux moments zopportuns.



29 Décembre 2015


Une mesure précise de l'infini.

La dérision ontologique,
Héritage de Molière.

L'auteur avoue une chute.

La destinée, bel abîme conceptuel.

Haïr, non, haïr la haine non plus.


Je ne félicite pas les mecs qui ont évalué à soixante-six milliards de milliards de milliards d'années la durée de vie des électrons. Je suis quasiment certain que d'ici dix ans on aura divisé ou multiplié par deux, trois, quatre ou cinq cette estimation, après avoir trouvé des choses qui manquent encore dans le calcul d'aujourd'hui. De toute façon, messieurs, vous auriez dû confirmer la chose par l'observation, prendre un bébé électron et le suivre jusqu'à sa mort mais apparemment, vous n'avez pas la patience d'attendre la vérification et vous jetez des chiffres en l'air en nous prenant pour des Q.I demeurés. Il aurait été plus prudent de dire que les électrons, c'est sûr, vivent vraiment très très longtemps, et de donner une fourchette, oui, une fourchette, entre tant et tant, ça nous aurait bien plu. D'accord, ce sont les seules créatures qui ont de l'avenir. Mais cela aurait humilié vote ego supérieurationnel de donner une fourchette, non, vous préférez la précision militaire, mais alors allez jusqu'au bout bande d'enfoirés, donnez-moi les décimales du dernier milliard d'années s'il vous plaît, sinon vous n'êtes pas crédibles, et j'vais même vous dire une bonne chose, qu'ils vivent un milliard d'années ou cent mille milliards d'années les électrons, je crois de toute façon que l'univers reste ce qu'il est, insondable, inconcevable, et que ce ne sont pas vos calculs d'épicier à la noix qui vont le rendre plus ordinaire, plus tutoyable, plus soumis, plus conquis, plus je t'ai mis dans ma poche, big-bang. Ras le bol d'être pris pour un Q.I débile par des idiots esclaves de l'orgueil de la pensée. Ce sont de belles créatures, les électrons, elles ont peut-être même une forme de conscience ou de mémoire, et ça importe mille fois plus que leur durée de vie incalculable, mais je reconnais que ça jette de la poudre aux yeux de pouvoir énumérer des délais de cette taille-là. King Kong se frappe la poitrine. Un milliard d'années, ok, un milliard de milliards d'années, faut commencer à se poser des questions sur la relation entre le temps et l'espace, et au-delà, si on pense encore qu'on peut y arriver, c'est qu'on a trop bu de café ou qu'on cherche à usurper un prix Nobel.


Faudra interroger les extra-terrestres sur la question, dans le tas, il doit bien se trouver une ou deux races qui pourraient nous en boucher un coin.


Je ne vois pas pourquoi certains sont contre la déchéance de nationalité, le pti gars revient de la Syrie, c'est louche, on ne le laisse pas franchir la frontière. Elève indiscipliné, à la porte, nous ne voulons plus de vous, vous méprisez la République. Ouah la classe ! Il ira commettre ses attentas ailleurs le cancre, non mais quoi, on a le droit de balayer devant sa porte et de tout pousser devant l'entrée du voisin, que je sache. Lui fera la même chose, le tas de déchets s'amplifie chaque fois et baguenaude, il ne reste jamais à la même place et grossit. Déplaçons les problèmes, c'est largement suffisant pour les résoudre. Paraît que 57 % des français voudraient un référendum sur la question, et à vue de nez, le cas échéant, la déchéance serait adoptée et paraîtrait une mesure efficace, le temps de voir des ptigars bien de chez nous, arroser à la kalach Londres, Berlin, Bruxelles et Amsterdam. D'accord, mais au moins ce ne serait pas chez nous, Gustave, et moi je prends mes vacances en France, alors ça le ferait d'enfer, je craindrais rien tu comprends, et ça ratifierait l'existence réelle concrète matérielle de l'Europe dans les faits, qui pour le moment n'existe, tu l'avoueras, que sur du papier juridique et du papier monnaie. Ce serait une preuve de solidarité, des attentats ailleurs, ou je ne m'y connais pas en droits de l'homme. Y a pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui trinquent. Hé Marcel, sers-nous deux Fernet-Branca, faut vidanger le foie, là. On n'a pas arrêté d'écluser pour oublier tous les malheurs de cette pauvre France. Qu'elle en laisse un peu aux autres, du malheur, quoi. C'est quoi l'égalité dans le fond, si l'autre n'a pas droit à autant de douleur que soi-même ?


C'est vraiment très excitant, je vois tous les travers de la France et ça m'énerve, et puis quelques jours plus tard je vois toutes les forces qui vont avec ces travers, et c'est comme une histoire d'amour. A ma connaissance, il n'y a que le supramental qui se permet d'agir comme cela, c'est pour ça que c'est si prometteur, bon, la « conscience-de-vérité », c'est un peu pompeux ok d'accord, mais Sri Aurobindo avait des gènes bengalis, alors respect, haute culture tournée vers la transcendance depuis des lustres avant Ikea. J'avoue, parfois je le trouve « emphatique », mais je dis ça vraiment pour pinailler, ou expliquer justement, mais j'y vais mollo, qu'il y a bien un mental génétique qui se combine au mental immatériel. Pour piger que c'est possible, il faut avoir à l'esprit le nombre de milliards (décidément) de connexions synaptiques possibles, et là on s'adosse à la raison pour entrer dans le mystère absolu : le mental immatériel, la pensée, est soumise par en-dessous, par la matière cérébrale organique, à des séries innombrables d'archétypes de combinaisons particulières pour créer des « représentations ». (Un nouveau site approche, patience !)


Bref, j'aime la France que je déteste, il y a quelque chose derrière la convivialité hédoniste, quelque chose de plus profond, un oui inconditionnel, mais feutré, à l'existence, et je te jure que c'est pas tous les peuples qui possèdent ça... en tout cas de cette manière-là, dans une sorte d'innocence moqueuse, il y a toujours au fond de nous un nananère qui attend son heure... Tiens, ça me rappelle qu'à la belle époque, 1970, y avait des types qui préparaient le concours des Beaux-Arts, et qui vivaient dans le même dortoir que nous les hypokhâgneux. Y avait des gars vraiment farfelus, avec des cheveux si longs qu'ils devaient faire attention quand ils allaient aux toilettes, et d'une coolitude à dormir debout, ils étaient nés défoncés, mais fumaient quand même (y avait qu'à voir comment ils se traînaient le lundi quand ils avaient passé le week-end ailleurs). Parmi eux, un type se promenait parfois en tenant en laisse un bouquin, auquel il s'adressait poliment, et vous savez quoi, c'était le rire de Bergson ! Bon d'accord, si vous trouvez pas ça drôle je ne vous en voudrai pas, mais moi je continue de chercher le sens caché de cette plaisanterie, ou de ce rituel, en bon anthropologue connaisseur de Laplantine, car je suis sûr que c'est dans ce genre de choses loufoques d'apparence que se cachent les secrets des mentalités. Et si vous la connaissiez l'histoire, alors on appartient à la même société secrète à l'insu de notre plein gré.


Bon, de fil en aiguille, par assoc d'idées, je signale aux fidèles que j'ai craqué début août, j'étais à ramasser, non à la petite cuillère, mais à la cuiller à café (encore plus réduite — pour les incultes que je libère de cette lacune fondamentale). Bizarrement, alors que j'étais hors service, couché sur mon futon, volià t-y-pas qu'en me régalant avec effort placebo-Coué d'une émission de Stéphane sur la 2 suivie par internet, je reconnais un gars. Je le reconnais physiquement et à la voix, je retrouve son nom, et puis la chose est confirmée, car son patronyme apparaît bientôt sur le bas de l'écran, puisqu'il commente une séquence historique. Georges était en Khâgne, et c'est le seul à avoir réussi Normale sup, l'année où moi j'étais dans la classe d'en-dessous. Vraiment, ça m'a fait un choc, un autre parcours apparaît que le mien, concernant un individu grosso modo similaire à ma pomme, avec cet amour de l'intelligence que je sentais naturel chez lui, déjà à l'époque, et j'avais vu aussi cette détermination à ne pas rater sa vie, en étant vigilant, discipliné et volontaire, car vraiment le gars n'était pas à côté de ses pompes, ce qui était rare de chez j'y crois pas à l'époque, étant donné que chacun oupresk était à la solde d'un isme quelconque, remonté dans le dos comme un réveil mécanique, bref, totalement zombifié au niveau du vécu par une idéologie précise. C'était pas vraiment un de mes potes, mais il était vif, spontané, sûr de lui, avec un physique élégant, le gars qui a tout pour lui, quoi ! Et le voilà à la télé, très pro, très détendu, il avait l'air bien dans sa peau pendant l'émission, bien « conservé » le prof à la Sorbonne, et moi j'étais là cassé dans mon lit, bloqué, au fond du trou que je savais même pas lequel c'était, l'avenir déchiqueté et le passé en loques, réduit à néant, infiniment seul, et je me vois par rapport à lui, moi en train de vivre des trucs invraisemblables à l'insu de tous (des choses que le mental déclare impossibles), et là, le gars, il était bien enraciné lui, c'était étrange, j'étais pas jaloux du tout, mais j'ai bien vu que la question du destin était insondable.


Si ça se trouve, Georges ne sait même pas que le Soi existe, et il a une vie bien remplie quand même, bourrée de satisfactions, qui valent bien les miennes sur l'échelle de Riche Terre du bonanmalan, comme toutes les autres vies oupresk d'ailleurs, et moi je me suis demandé d'une force : pourquoi une telle différence dans l'identité des êtres ? Oui pourquoi, et ma parole, j'ai rien trouvé, rien, pas même le karma, parce qu'on sait pas pourquoi certains suivent la pente qui monte, alors que d'autres suivent la montée qui descend. Pas même senti si j'étais responsable de la supramentalisation, ou si la chose était écrite, anyway. Vraiment, j'aime ce mystère absolu et n'ai plus besoin de l'expliquer mentalement. Finalement, la grande firme a peut-être raison, nous le valons bien, tous, il n'y a pas de petite vie ou de grande vie, ni de vie ratée ou réussie, il y a seulement ce mystère objectif qui avance — chaque être vu de l'extérieur, et ce même mouvement, subjectif cette fois, d'une créature qui va son chemin et conjugue à la première personne : elle voit tout de l'intérieur et ne se voit pas de l'extérieur.


C'est aussi fabuleux que la durée de vie d'un électron.


Ecouter Fugain chantant chapeau monsieur le monde, pour ceux qui douteraient encore de l'opportunité d'exister, because ce que tu sais, ou à cause du chagrin. Et se brancher sur l'euphorie de l'époque, par la même occase, grâce aux antennes quantiques.


Y a des jeunes piétons qui ne peuvent pas s'empêcher de rayer les Rolls, les Ferrari et les Maserati, et même les Jaguar, parfois les Audi s'ils sont de très mauvaise humeur, au passage, mais ce sont eux qui se font berner : les riches propriétaires en profitent pour faire repeindre leur jouet exactement de la teinte qu'ils veulent, ou bien ce sont des gars qui s'en foutent de cette microscopique altération de l'objet possédé, ils ont d'autres chats à fouetter, et considèrent même comme un graffiti artistique, comme du street-art... l'égratignure malveillante. Ils la montrent avec fierté à la donzelle qu'ils cherchent à séduire. Ils ont le vent en poupe les battants, non, cette rayure n'abîme rien, au contraire elle singularise ma tire, elle n'est plus anonyme tu comprends, et toi, ma belle, don't worry, je t'aimerai encore davantage quand tu commenceras à avoir des pattes d'oie, les rides t'embelliront, je n'attends que ça, ça l'a défoulé ce jeune de rayer ma portière, je le comprends, je suis avec lui, de loin d'accord, mais pas contre lui. Après tout c'est qu'une bagnole !


Sans rire. Absorbons, récupérons par l'amour, que l'obscurité détale, que les ombres explosent, que les humiliations soient des caresses, que les soleils des prises de conscience éclairent les galaxies des neurones. Que Jupiter soit avec nous, soyons larges, larges, larges, et que Saturne passe son chemin au lieu de nous rétrécir dans nos squelettes conceptuels grincheux propres méfiants logiques : le réel nous attend, c'est une aventure imprévue et non un formulaire avec des cases à cocher, le réel ne sera jamais dans notre ligne de mire, car ce n'est pas un adversaire à soumettre, ni un espace à quadriller pour y distribuer des valeurs, et agencer des concepts, non, c'est un chef à suivre. C'est le grand défi initiatique symbolisé en astrologie par l'arrivée tardive de Jupiter, en Maison 9, qui accroche le moi à l'ensemble de toute la réalité après avoir récupéré ses morceaux dans les Maisons précédentes. C'est le passage du huitième arcane du tarot au neuvième : la confrontation à la loi cosmique finit par révéler l'intériorité au moi, qui se distancie des identifications, sur le chemin hermétique, celui des principes qui tirent les ficelles des marionnettes événementielles. Désolé les énarques, le vent va tourner d'enfer, vous allez vous rendre compte que sans le bas, le haut n'existe pas ! Vous êtes redevables à la base : agriculteurs, éleveurs, ouvriers, gratte-papiers, sous-fifres, c'est bien joli de les commander administrativement et d'abreuver certains de subventions qui éliminent la concurrence et font baisser les prix par la surproduction rendue aussi obligatoire que ruineuse, mais ils commencent à avoir la dalle quand même, les laissés pour conte. Quand le prix de vente est inférieur au prix de revient, l'économie part à la renverse. Et on peut pas manger du porc toute la sainte journée, à moins de vouloir emmerder les muslims bien sûr. Trop de lait, trop de cochon, ça déborde, c'est tout, c pas compliqué quand m'aime : la croissance exponentielle est un oxymore les gars, elle se renverse, elle se ratatine sous l'abondance des objets de consommation déjà acquis et qui durent trop, malgré l'obsolescence programmée. Y a trop de producteurs, et Leclerc en profite pour les étrangler, c'est la loi du marché, bientôt le porc chinois coûtera moins cher à élever et importer que le porc breton, que t'as ka tuer dans l'usine de salaisons, ce putain d'espace-temps se venge d'avoir été défloré dans des équations, si c'est ça, la mondialisation, c pas une réussite, sauf pour ceux qui tirent les ficelles of course, et qui se sucrent au passage. Rien de nouveau depuis les Misérables. Pareil pour le reste, le vin chilien qu'arrive moins cher que la piquette homologuée locale malgré le déplacement, on s'en sort plus, on pense grave à de nouvelles jacqueries. On vous aura prévenu, comme disait Canada Dry.


On peut pas changer de frigidaire français tous les trimestres, ni de voiture française tous les ans pour maintenir la productivité, quand même ? Si ? (Bon d'accord, commencez par baisser les impôts de moitié si vous voulez qu'on consomme pour relancer l'entreprise °+°) On va pas se gaver de côtelettes, de jambon, de yaourts et de crèmes glacées juste pour faire remonter les prix en forçant la demande ? Par solidarité pour l'agriculture française, il faudrait tous qu'on devienne obèse de chez Sandy Kilo ? Bon d'accord, par solidarité pour les médecins, gavons-nous, matin, midi, soir, et pendant la nuit si on se réveille avec un petit creux, une nouvelle dose rendort. Pourquoi parce que si tu veux être sûr de tomber malade grave, pour justifier par exemple un arrêt-maladie, taka bouffer que du porc et du lait, toute la sainte journée, jusqu'à ressembler à Bécassine.


   *+*


Même leur en vouloir, aux ptis gars qui tuent au hasard, c'est encore faire leur jeu, et les encourager. Sa majesté la Haine se nourrit de la haine qu'elle suscite.



13 Janvier 2016



De l'empathie intellectuelle, qui désamorce les conflits.

De la liberté des priorités concernant les grandes questions.

De la compétition en politique.

De la Vie qui précède société et donc politique.


David Bowie canonisé ? Ce trublion décadent, dépourvu de toute intégrité, qui parfois allait jusqu'à ne plus se reconnaître dans l'impro de ses personnages, est adulé par les média. Grave. Certaines de ses chansons transmettent de l'énergie diabolique d'excellente qualité, mais peut-être en est-il sorti, d'autres sont moins nocives, et certaines légères comme de la barbe à papa. Ce roi de la cosmétique, fils matériel d'Andy Warhol, devient une icône, je rêve. Ouf, pas le seul à le trouver nul. Ce cher Keith Richards, le roi des survivants de la drogue, qui savait, comme Cocteau, jusqu'où ne pas aller trop loin, le traite de « poseur », ça me rassure parfois de ne pas être le seul à faire bande à part. Bon, j'exagère, je deviens un vieux réactionnaire, à préférer Ferrat, Brel, Barbara et les Beatles aux rappeurs et à grand corps malade (on s'en fout que tu sois grand et malade) le pleurnicheur profond, c'est pas un nom ça, c'est de la provoc sournoise, de l'exhibitionnisme feutré, du narcissisme inversé. Pour ceux qui aiment encore la beauté toute simple d'une mélodie géométrique, n'oubliez pas que « I started a joke » peut s'écouter sur you tube, ça vous remonte un dépressif par le principe homéopathique: la divine nostalgie qui s'en dégage vous permet d'apprécier la tristesse à sa juste valeur, c'est-à-dire dans la joie de souffrir. Un vrai remède, merci les frères Gibbs *+*




Satisfaction profonde:
une petite vidéo qui montre un « mur d'abeilles », soit des essaims dans les arbres à bonne distance qui servent à empêcher les éléphants de s'introduire dans les zones habitables! Comme quoi, l'intelligence n'est pas tout-à-fait morte, la symbiose c'est l'avenir (mais avec la haine c pas possible, l'Histoire traîne grave.)


Et un excellent c'est dans l'air sur les deux François, avec des archives. Succulent téléscopage du passage « mon ennemi c'est la finance », avec la barbe branchée d'Emmanuel Macron (combien d'années plus tard, Watson, éclairez mal-an terne). Pareil avec le prédécesseur qui s'empare de l'avenir en 1972 avec le discours d'Epinay. Il ne suffit pas d'avoir les dents qui rayent le parquet, il faut en plus s'acharner de chez s'acharner, jusqu'à dormir debout dans le mensonge démagogique, qu'on se le dise! Je sais pas jusqu'où ira Juppé, mais faut savoir que le gars a la lune en Scorpion, c'est un marathonien. Ce serait un tueur dissimulé, ou un manipulateur à l'insu de son plein gré, que ça ne m'étonnerait pas. Dans le sillage de Chirac et Sarko ? Qui sait. Seul rempart contre la fille dont la chatte a été mangée par le chien du père, peut-être... Si tout part à veau l'eau, il nous faut quelqu'un qui prenne le taureau par les cornes, et qui soit droit dans ses bottes. Mais certains essaieront de le zapper en faisant un copier /coller, c.à.d en rappelant qu'il est vieux. °+° Je crois que je deviens superstitieux, ce sont les hommes de grande taille qui font de bons chefs en France, De Gaulle, Giscard, Chirac! La Mitt, son règne est quand même pourri par des sournoiseries d'enfer, et encore on ne sait pas tout, on ne nous dit rien, mais ça pue encore grave.


Alain Juppé a bien le profil dans le fond, du conservateur qui rassure quand le chaos commence à tourner au vinaigre et que la moutarde monte au nez du peuple, restons français avec des émotions culinaires. Mais ses chances d'innover, hein? Et puis il n'est pas de si haute taille. Moi j'aimerais bien une femme au sommet °+°, mais pas la Le Pen.


Et voilà je retombe sur mes pieds, chaque fois qu'il y a un mort à commémorer, il est canonisé le gars. Mitterand redevient Dieu vingt ans après son cadavre, dans les films, alors qu'il était honni à la fin, même par toute la gauche, hé ouais, sauf peut-être par Jack. Mais Jack est spécial: il ne voit que le bon côté des choses, c'est pathologique. Faut quand même avoir du courage pour diriger l'institut du monde arabe... avec tout ce qui se passe, doré navrant, de l'autre côté de la Méditerranée (à moins que ce soit encore une rusepiège pour draguer les ambitieux/ses °+°) Finalement, je ne suis plus politiquement correct depuis quelques mois. Je suis devenu lacanien suite à un flash et une lecture, je deviens jacklanguien suite à un interview dans lequel le gars parvient à ne dire du mal de personne, alors qu'on lui tend un piège à chaque minute, en variant l'hameçon du gossip, sans relâche. (Je dois dire que j'ai été surpris moi-même grave de complètement reviser mon'jugement'sur Lacan, j'avance l'hypothèse suivante: que le supramental est capable de développer une nouvelles forme d'empathie, ni émotionnelle, ni sentimentale, mais en quelque sorte intellectuelle, ce qui fait qu'on se trouve dans la peau de l'autre, pas longtemps mais suffisamment assez pour voir comme lui, d'où que le jugement tombe à la renverse!)


Dans la même veine, ai dégusté d'une traite « vivant », des entretiens, qui datent un peu certes, avec Obélix. Je savais pas trop où caser le bonhomme, mais comme c'est mon père puissance dix je pige quand même. Complètement sous la coupe amoureuse de la vie. Addiction totale, plus hyperactivité. Du coup, les collectionneurs de pantoufles ne pigent pas qu'il collectionne les accidents de moto! Mais c'est qu'il ne cesse de se déplacer le gars... Or, si c'est pas du flan, il arrive à Paris à dix-sept ans, et il est si imprégné de quelque chose d'autre que tout le monde finit par s'en apercevoir. Tout le monde l'aide, tout le monde lui fait la courte échelle, Cochet, le grand prof de théâtre, et même qu'il aurait pas payé Thomatis, qui l'aurait donc formé gratis à retrouver une prononciation, voire une diction, digne de ce nom. Fabuleux. Tu arrives, tout le monde te met le pied à l'étrier, et tu perces dans les Valseuses, puis plus tard tu joues si bien sous le même réalisateur qu'on te prend pour un pédé, et que la rumeur court que pour jouer impecc le corrupteur jusqu'au bout, tu pratiques la sodomie avec Michel Blanc, ton amant! Voilà ce que c'est d'être trop bon acteur, ça t'apprendra à exceller.


Beau destin... Lui aussi, le Gérard semble atteint d'une pathologie grave. Il semble bien que le jugement de valeur lui soit pratiquement étranger depuis l'enfance. D'abord, ado, il est copain comme cochon avec quelques dames de nuit de son bled, puis chemin faisant, il tutoie Chirac, flirte avec Fidel, il fréquente les grands, les petits, les obscurs et les lumineux, les putes et les actrices, partout chez lui le gars — ça fait des jaloux, crois-moi, d'être aussi à l'aise avec la vie sous toutes ses formes, en phase autant avec un Balladur qu'avec un tripier de la Sarthe, capable de juger de la qualité d'un caviar autant que de celle des rillettes, pas moyen de l'enfermer dans un cadre qui permettrait de le réduire à l'habitant de la cage en question. Il ne se contente pas de faire le super Delon, il achète et vend, aime investir, voyage, et qu'il aime le pognon ou pas, va savoir, cette abondance pourrait être le choc en retour d'une vraie générosité, — un truc inné et pas si commun my dear. En plus, il est même pas vantard le mec, il a fait pas mal de théâtre, ce que seuls les parisiens savent, ça prouve que c'est un professionnel hors pair (quand bien même il pose parfois des antisèches sur le vêtement de qui lui donne la réplique, dans ses plus mauvais films... ) Bien sûr, la question se pose de « ceux qui ont une étoile », et qui parviennent à la suivre pour avoir une vie bien remplie de ça déborde.


Il n'a pas besoin de médire, le mec, pour tenir debout. Du coup, ça fait désordre en France, où t'es personne si tu n'as pas une liste noire en bonne et dûe forme, tiens demande à P T, il a une super liste noire, lui, elle est hyper citoyenne sa liste noire, irréprochable, propre et nette comme le bureau d'une taupe, et le gars en question il comprend pas que les zotres ne soient pas comme lui, à dégouliner de citoyenneté dédicacée par Jean Jaurès... Le problème c'est que pour certains: la société ça passe après la Vie. Et pour ces certains-là, ils n'y croient plus à la société — de gauche, de droite, du centre, de l'extrême — ils ne peuvent pas y investir un seul souhait, c'est râpé, c'est plus fort qu'eux, ils ont déjà donné, dans d'autres vies peut-être. Même Michel Onfray, il n'ira plus voter, pourtant il est du côté du peuple et créatif sociétal. Du coup, ils misent pas sur la politique, ni même sur les zumains, mais sur la vie elle-même, tu te rends compte de l'audace du raccourci, hein ! Directement du producteur au consommateur, en évitant par la même occase de devenir ou de subir un redresseur de tort. Dont l'immense catégorie lave plus blanc que blanc mais dont les membres cultivent avec amour la médisance, la malveillance, la rumeur, le ressentiment, la haine, la stigmatisation, le bashing, °/° la mesure scientifique de l'ego de l'autre °+°, étant donné que le tien d'ego, tu sais qu'il est minuscule de chez microscopique: c'est l'Histoire qui te l'a dit à l'oreille en rêve. L'audace des types qui rappellent que la vie précède la société, dont aucune n'a jamais fait le poids, fait peur à citoyen la fourmi.

Ne m'en veuillez pas mes bien chers frères, mais préparez-vous à une recrudescence de l'hétérogène dans un monde que nul ne parviendra à niveler, pas même les illuminati s'ils existent. L'avenir ne sera pas une soupe sans grumeaux, un bon velouté de poireaux avant la blanquette, l'avenir sera plutôt du genre sniper du dimanche, à frapper le passé là où on l'attend le moins:


dans le présent. *+*


Bref, alors il se barre, Depardieu. Au pays où l'excès est normal, il est chez lui of course. Autre analogie avec Papa de ma pomme, pas moyen de célébrer la vie autant sans passer par l'alcool. C'est là que l'évolution se fout de notre geule et nous méprise. Quand on aime tout embrasser, on embrasse trop; forcément. Et quand on n'aime pas tout embrasser, on n'embrasse pas assez; forcément °/°


Passage touchant où il accompagne ce pauvre Dewaere, dépressif, dans la défonce, pour le soutenir... Lui, préfère le vin et la bière, son côté paysan le sauve. Il décrochera facile le salaud, alors que l'autre génie d'acteur se croyait encore dans un film quand il a pris le fusil et s'est tiré dans la bouche... J'allais presque culpabiliser de le trouver aussi sympathique, Gégé, mais voilà qu'à la fin de l'ouvrage, il avoue s'être intéressé à Sri Aurobindo et Gurdjieff. Ouf! En plus, sa vie ouvre sur le problème de la famille, grave. Parce que sa fille n'a rien à lui reprocher, mais son fils Guillaume lui attribue son échec personnel. J'veux pas jouer les devins de la foire du trône, mais ce côté amour interdit entre le père et le fils, à neuf sur l'échelle de Richter, me laisse subodorer un karma entre les deux. Il est bien rare de tout maîtriser, il y a toujours une faille par laquelle la réalité te rappelle qu'elle est la plus forte, et si tu réussis tout ou presque, quoi de mieux que ton gosse qui se drogue à treize ans pour te rappeler tes limites? Je crois que l'expression « chienne de vie » vient de là. Même si tu ne les poses pas toi-même, ce qui est rare au demeurant parole, même si tu sais en décrocher treize à la douzaine par perspicacité frôlant la perfection, il y a toujours une épée de Damoclès qui traîne quelque part, et qui finira bien par te tomber dessus au moment où le hasard fait que tu passes et que sa corde s'est effilochée au point de la libérer. Mort alitée, profite d'être transpercé, profite zen pour mourir et renaître dare dare, la vie continue anyway.


Finalement, je reste bien un mangeur de grenouilles, à me prononcer par principe sur autant de choses qui ne me concernent pas! C'est dans le sang, d'avoir une opinion sur tout quand on est français. On nipeurient, et il faut que ça sorte pour se sentir dans le bain! Nageons dans le panier de crabes, sans oublier de montrer du doigt ceux qui noient le poisson dans les torrents des promesses électorales, il en va de la survie de l'honnêteté intellectuelle, dont tous les adversaires, aussi divers qu'avariés, revendiquent le monopole.







18 Février 2016



Les ondes gravitationnelles, enfin, merci Einstein.


Profitant de sortir une centième fois d'une impasse, je me réjouis d'apprendre que les « ondes gravitationnelles » auraient été détectées, jusque-là simple hypothèse eisteinienne. A kekchose près quand je viens d'inventer une thérapie de réorientation gravitationnelle, qui permet d'intégrer l'entrelacs énergétique du moment de naissance, d'où que la synchronicité générale existe autant que la relativité du même nom. Dans trois cents ans, l'astrologie sera prouvée par A+B, on prendra peut-être au sérieux, si le texte arrive jusque-là, celui d'un certain Natarajan, qui disait que les forces des planètes aux Angles étaient déterminantes (comme Kepler l'avait déjà établi) et que mieux valait aller rencontrer, respectueusement, Dekoi Il Enretourn, seigneur et maître caché de l'évolution terrestre, qui passe au crible la mémoire pour tirer du mauvais passé un bel avenir, que s'enticher du faux maître Kom Sid Derien Naitai... le boursoufleur d'egos, le prédateur du présent, l'architecte du contentieux.


Un corps possède une vibration propre qui interprète le vécu... Un signifiant psychologique (de la lune à Pluton + la lune noire) qui se trouve à moins de 3 degrès de l'ascendant ou du Milieu du Ciel ou du Fonds du ciel (voire du Descendant), ça jette des bâtons dans les roues : no problem quand on n'a pas l'intenton de bouger, of course. Si le paradigme vous intéresse, Rudhyar, Ruperti, Volguine, et en route pour les déterminations naturelles à transformer. Vous êtes enrobés de matière, ne dites pas le contraire avant de savoir traverser les murs, et le bébé c'est de la matière organique sensible, de la cire, et il se prend dans la tronche grave (bienvenue bébé !) la tonalité énergétique de son Ascendant...


Au premier respir, quelque chose s'est déjà joué !



24 Février 2016




BHL se tire une balle dans le pied chez Ruquier,
C'est Fabius qui souffre.

1984 allégorie sur l'omerta
de la souffrance du peuple juif.

La perche à selfie
La bête noire de l'auteur.

Le mal en Asie aussi.

Une triomphale ignorance
s'imagine savoir.

Les français se font une gloire
de leur manque de réalisme.


Remonte la pente depuis peu. Sans doute déminéralisé à cause d'une alimentation frugale et d'une consommation liquide monumentale pendant la longue canicule exceptionnelle, —novembre et décembre sans pluie, j'ai senti la nécessité il y a dix jours de prendre un complément alimentaire global et de la vitamine E, auxquels s'ajoute l'effet placebo, car je compte dessus pour me retrouver dans une meilleure forme. J'ai dû lâcher sur mon activité d'écriture, car je me suis retrouvé face à la mort quelques jours, non pas ma mort, mais le principe en quelque sorte, ce qui se manifestait également par l'amorcce d'un état dépressif le matin. Alors je regarde davantage d'émissions en différé, en continuant de m'extasier sur le wi-fi. Ma petite tablette s'ouvre à dix mille kilomètres de la France sur l'émission de Ruquier, et je vois ce pauvre Bernard-Henri s'enferrer ! Le sabotage fait partie inhérente de la mentalité des soleils Scorpion, et tout détruire une fois l'œuvre achevée, n'est pas loin de constituer, parfois, un but à l'insu de son plein gré dans la vie de ces ressortissants astrologiques. Sans doute un livre nuancé sur le Judaïsme, mais que l'auteur a totalement discrédité pour faire faussement vrai par l'exagération excessive, merci pour le pléonasme qui précise, avec cette incroyable « projection » que Fabius aurait été eclaboussé par l'affaire du sang contaminé, alors qu'il était premier Ministre, parce qu'il était juif ! C'est vraiment à côté de la plaque, et la Salomé, pardon Salamé, lui a bien dit que n'importe qui aurait été laminé par cette terrible histoire, aussi pire que le guerrier de l'arc-en-ciel coulé (dans un autre genre de catastrophes)... Mais en bon guerrier médiatique acharné, l'homme à la chemise blanche, cette fois venu séduire en tee-shirt pour démentir toute rumeur sur sa psycho-rigidité, n'en démord pas et ne concède rien, tombant dans un ridicule achevé devant des millions de téléspectateurs. Est-ce le chant du signe, pardon du cygne ? Cela me fait perdre l'estime que j'avais pour lui, sans doute vaut-il mieux dorénavant que je ne l'évoque plus, mais j'étais sensible au fait qu'il était insubmersible, seul et contre tous. Aussi j'espère bien qu'un jour il trouvera le moyen de cesser de s'épater lui-même, mais, en-dehors d'approfondir sa judéité vers le mysticisme intérieur, venant remplacer cette sorte de mysticisme historique qui l'envoûte et en fait un saltimbanque qui jette de la poudre aux yeux depuis 1975 maintenant, je ne vois pas comment il pourrait faire. Congédier le dibbuk de Malraux, peut-être, qui ne le lâche pas d'une semelle.


Ce genre de choses m'énerve encore un peu, c'est mon karma peut-être, voir comment les autres pourraient être meilleurs, et être incapable de les diriger vers ce meilleur. Si la question ne se pose pas pour BHL, que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam (d'autant que je ne crois pas au péché originel), j'ai énormément souffert de ne pas « emmener » ma mère vers le Divin, jusqu'à somatiser, me sentir responsable — dans les intestins ­— de sa maladie d'Alzheimer. Un gaspillage incroyable : un tout petit oui au Divin de sa part, même minuscule, aurait changé la donne de son existence, pas si satisfaisante... de son propre aveu quand elle parvenait, une heure tous les dix ans, à être sincère. Pour BHL, loin de le juger, il illustre pour moi les limites du mental, même bien entretenu, même couplé à une volonté puissante (Pluton pile à l'ascendant Lion), même libéré de tout tamas, ce qui est déjà une performance, et sans doute le secret de cette âme particulière. Autre « déception » pour mon moi lunaire (le petit Robert contingent soumis à une séquence de vie courte et qui fait pipi-caca) Michel Onfray, dont j'apprécie l'intégrité exceptionnelle, est incapable de valider l'homéopathie, et, pour généraliser, ne voit que de l'effet placebo dans cette médecine et la psychanalyse. Nouvelle preuve qu'une grande intelligence rationnelle, subordonnée à une volonté et une intégrité exemplaires, ne voit pas tout. Autrement dit, à un moment donné, tant que le moi n'est pas dans le Soi, il invente la réalité dans les angles morts auxquels il n'a pas accès.


°+* C'est triste, mais c comme ça, les bisounours *+°


C'est terrible, c'est le sabotage ourdi par les grands maîtres planétaires, en particulier Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, qui s'infiltrent, isolés, dans notre fonctionnement d'ensemble, et dictent, une minute par semaine, leur loi et leur vision qui peuvent faire dévier du chemin, comme si nous avions la possibilité, au vingt-et-unième siècle, de prendre le chemin des écoliers, de perdre du temps face à l'Hisoire désespérée, chaotique, et lucide au point de ne plus savoir où mendier les moindre miettes d'avenir. Pour Onfray, il n'est pas venu à bout de Saturne maître de son soleil, sur lequel il s'est appuyé favorablement mais il faudra bien que le disciple dépasse un jour le maître, et qu'il s'affranchisse de l'hyper-rationnel pour développer un yin encore plus inspiré. Je ne m'inquiète guère pour cet homme hors du commun, qui joue au bowling en décanillant l'hypocrisie, les faux engagements, qui arrache les yeux des ours en peluche que serrent contre leur cœur les intellectuels de gauche envoûtés par les bons sentiments. Pourquoi se presser vers l'éternité puisqu'elle est là à chaque instant, surtout quand on trouve de la transcendance dans l'immanence, comme Démocrite, Anaxagore, Spinoza, Bergson, Teilhard de Chardin ? Pour BHL en revanche, je ne peux plus le défendre, cette fois, pour moi il ne tient plus la route. Il n'a pas ramassé l'énergie de son thème natal pour la soumettre, son ouverture Balance, merveilleuse et magique, est prise en tenaille entre un ascendant égocentrique et une lune en Capricorne, qui verrouille les blessures. Du mauvais yang traîne quelque part.


Il y a d'autres manières de jouer dans la cour des Grands que d'être toujours en tête d'affiche, et de se faire filmer sur des sites où sifflent pas si loin que ça des balles perdues, séquence qui fait sans doute le jeu de la société du spectacle. Sur ce point BHL est en contradiciction avec lui-même. Il trouve que la liste de Shlinder n'est pas un bon film puisqu'il banalise la Shoah, sans se rendre compte que son propre show en Libye relève exactement de la même procédure : mettre à la portée de tous à travers un spectacle... ce qui en dépasse largement le cadre : par sa profondeur, son scandale absolu, son irréversibilité tragique. Mener de front la réflexion et l'action est la discipline la plus difficile qui soit pour un être humain. Même Sri Aurobindo a renoncé à la double casquette, par réalisme. C'est pratiquement incompatible, et on attend encore l'exception. A un moment donné, pour quiconque prétend penser, il faut choisir entre développer son intelligence à l'abri du panier de crabes, dans la sérénité indispensable au graissage de l'esprit pour qu'il ne s'enraye point, ou bien faire dans l'éclat perpétuel sur le devant de la scène, avec des effets de manche, des indignations en face des stigmatisations qui se regardent toutes les deux en chiens de faïence, cherchant péniblemement leur maître commun.


Pourquoi pavoiser sur les scènes où les prédateurs médiatiques guettent, lancent des rumeurs, s'acharnent à faire tomber, discréditent en sortant les concepts de leurs contexte ? Trouver dans des actes irréprochables la trace d'un ego, devient la nouvelle branchitude française : on ne me la fait pas à moi, tu instrumentalises ta générosité ! Bon courage à Michel Onfray, à qui je pardonne aisément quelques lacunes obligées par son parcours, et qui s'essaie à subordonner l'action à la connaissance, ce qui se tient dans cette période d'urgence absolue, urgence déniée autant par les bisounours de gauche que par les prédateurs de droite, qui surfent allègrement sur les vagues nouvelles du malheur, pour vendre de la sécurité à la peur...


Je veux seulement dire que l'homme s'en sort si mal parce que l'heure de naissance pose un conflit entre les forces qui nous animent. Certes, Sri Aurobindo avait un excellent thème, mais un autre aurait pu mal l'utiliser. Nous avons tous des efforts à faire pour ne pas nous laisser berner par les forces intrinsèques tissées dans les enveloppes astrale (énergétique) et charnelle, c'est-à-dire les mécanismes qui régissent les grands appareils, circulatoire, respiratoire, digestif, régulateur, et sans doute d'autres pièces que l'on commence seulement à découvrir, comme la sensibilité extravagante des intestins, et ses archives secrètes. J'ai dû personnellement inventer Mars, l'action, le yang de toutes pièces, à trente-trois ans (un effort considérable sous une contrainte violente), et limiter Neptune, c'est-à-dire m'interdire formellement de dépasser des doses minuscules de hashich, en tout cas quand j'étais seul, pendant quelques années.


Je ne suis donc ni fataliste, comme beaucoup d'astrologues qui prétendent que la personnalité est rivée au thème, et qu'on ne change pas son caractère d'un iota, ni laïquebisounours, ce qui consiste à penser qu'on dispose d'une liberté absolue et épatante, tremplin d'un épanouissement personnel à la carte, marchepied d'une réalisation subjective que nul ne contestera dans l'egoïsme général, tandis que le principe directeur, c'est qu'on n'a de comptes à rendre à personne. Si, si, nous avons des comptes à rendre, car ce qui nous a fait débarquer sur terre nous dépasse infiniement et nous délègue dans la vie pour qu'on en fasse quelque chose d'autre que du répétitif, du bébé qui grandit et du vieux qui gémit. C'est justement parce que toute notre société « oublie » le fait que nous avons des comptes à rendre, à Dieu, à l'Histoire, à la Vie — rayez les deux mentions inutiles — que la fin de la civilisation nôtre approche. Les défenseurs de la responsabilité sont montrés du doigt comme des empêcheurs de tourner en rond, Muray l'avait démontré, et la situation s'aggrave depuis son départ. C'était un visionnaire. Selon ses derniers écrits, Dieu se suicide en Occident, avec le terrorisme islamique, car il n'est pas chez lui, Dieu, dans cette région du Monde. Il n'est « assimilable » qu'à l'est du Bosphore. Les belles religions sont lointaines ! De par vers chez nous, elles déconnent toutes. Dans le talmud, quelques lignes sur le juif, seul être élu par Dieu qui peut donc haïr en toute légitimité le maure et le chrétien, le sauvage et le lointain. Dans le christianisme, Jésus est fils de Dieu, les juifs l'ont tué, l'antisémitisme a aussi sa source là : Paul réussira chez les Gentils, mais pas chez les juifs, déicides... Dans l'islam, le petit dernier, pas de distinction marquée entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, j'insiste de chez je suis connaisseur en la matière. Rêve d'une terre sous la férule de la charia, puisque Dieu le veut, et convertir par l'arme du crime est le moyen le plus rapide pour parvenir à cette hégémonie. Le juif est souvent honni, chez le musulman qui interprète au pied de la lettre certains passages... La haine entre juifs, musulmans et chrétiens fait partie de l'Histoire et l'anime encore. (Vendez aux enchères vos vieux ours en peluche rue de Solférino, et achetez avec le produit la synthèse des yogas, le temps presse).


C'est assez surprenant si Dieu est unique °+°


Peut-être qu'il est surtout imaginaire, Watson, c'est comme ça qu'il faut comprendre la certitude du branleur moustachu : Dieu est mort. Notre esprit n'en a plus besoin pour tenir debout, oufilétaitemps, mais c'est pas partout pareil troifoizélasse, d'où comprendre que l'Histoire stratifie dans le même présent des époques décalées, et que les cultures qui représentent notre Moyen-Age nous posent des problèmes. Yan Aqui s'en réclame, de Dieu, pour couper en rondelles l'étranger, ou même le semblable qui n'est pas identique, puisque l'Islam se fait une guerre à lui tout seul, aussi. La distance entre le vrai soufisme (car même lui parfois dégénère) et la charia se compte en millénaires. Le véritable ésotérisme musulman est d'une exigence absolue, même le Vedanta est pépère par rapport, mais l'islam exotérique, en partie, en est à son époque des Croisades. Autant dire qu'appeler du même nom une appartenance religieuse qui comporte des mentalités aussi lointaines relève de l'imposture pure et simple.


Pour en revenir à ma mère, à BHL, à tous ceux qui sont bâtis sur ce même modèle réfractaire de luxe, ils découvriront un jour leurs limites, dans cette vie ou une autre. Pour le moment, les thuriféraires de la liberté hautement sensibles, et qui vont jusqu'à l'idôlatrer en se hérissant à la moindre contrainte comme si on voulait les assassiner, ne plieront jamais le genou devant qui que ce soit ! (Je connais la musique ! Moi : maman, c'est lui ou moi (elle s'était entichée d'un escroc qui la volait en tenant son boui-boui, passée ses quatre-vingts ans) ... ma mère me fixe, elle hausse les épaules et elle est partie comme une reine en faisant demi-tour sans articuler la moindre réplique). Elle a perdu à cet instant définitivement son fils, j'ai encore vivement l'image en tête des deux chemins qui se séparent. Pas une minute d'hésitation, non, haussement d'épaules les yeux au ciel, demi-tour, l'avertissement ne me concerne pas !


Bien sûr, l'allergie à l'autorité (pour ne pas dire l'altérité °+°) a l'avantage de prémunir contre la prison des systèmes, et de donner une extravagante marge de manœuvre au libre arbitre, qui parfois implique de nombreux dommages collatéraux. Mais les réfractaires forcenés n'ont pas plus la clé de la vie que les certifiés conformes qui rasent les murs et font tout bien comme il faut. Ni l'imitateur ni la tête brûlée ne se coulent dans le Tao, et cependant l'autonomie est requise jusqu'au moment où elle abdique, dans la reconnaissance du Divin. Je reste convaincu que l'axe dharmique le plus intéressant n'est pas la liberté — mais il faut passer par là — toujours ombrageuse, et qui se fait les dents dans des modèles d'action extravagants, mais l'obéissance à l'Amour ou à la Connaissance, ce qui exige une reconnaissance de ces deux Principes à laquelle peu d'êtres humains parviennent. L'évolution n'est donc pas pressée, puisque ce que j'appelle le gaspillage fait la loi. La plupart des êtres humains passent à côté du potentiel absolu, et ne développent que la programmation terrestre, un mélange d'énergies génétiques et d'ondes gravitationnelles très précis, avec bien sûr une programmation culturelle, et des résidus karmiques qui poussent à la roue dans le même sens « qu'avant ».


Ceux qui développent l'amorce céleste échouent en grand nombre par manque de radicalité, mais progressent sans doute d'une vie à l'autre. Enfin, certains sont ensevelis dans la Manifestation du potentiel, comme les avatars, les grands réformateurs, quelques sages et mystiques, et il leur revient donc d'être les Maîtres de la Loi dans telle tradition, les maîtres de Justice dans telle autre. Ils révèlent le vrai fonctionnement cosmique, mais la vie pourrait continuer son chemin sans eux, telle quelle, ce qui fait que la plupart de ces précurseurs sont persécutés, ou bannis et c'est le moindre mal.


L'éclectisme créatif est une gageure, et B.H.L dérange car il sait faire trop de choses, comme la plupart des juifs, pour ne pas susciter une immense jalousie. Comme si l'antisémitisme n'était pas assez virulent, il va en inventer une séquence de toutes pièces, la seule chose que je lui reproche vraiment. On accuse certains « israélites » d'en faire trop avec la Shoah, qui est l'arbre qui cache la forêt. Dans une magnifique biographie de Romain Gary, j'apprends que les juifs étaient déjà persécutés en masse dans les années 1910 en Pologne, et je comprends qu'il suffirait de passer au peigne fin l'Histoire pour se rendre compte qu'ils ont été partout chassés, bannis, exterminés à toutes les époques ! On en parle si peu — même dans les livres d'Histoire — qu'il faut bien évoquer une politique de l'autruche, une omerta, pour ajourner le retour de refoulé! On fait semblant de savoir mais on ne s'attarde pas sur ce qui pourrait faire surgir une honte collective indistincte, insurmontable, inaliénable. Jankélévitch se plaint du silence assourdissant après guerre sur le génocide, et il faut faire des efforts aujourd'hui même pour tomber sur les archives qui montrent à quel point l'antisémitisme se portait bien en France, avant la déclaration de guerre, soutenu par de grands écrivains — ce qui explique une part de la complicité nationale avec le nazisme qui s'avance. La cause est entendue, oui, s'il y a complot antisémite, c'est dans la manière dont est occultée leur histoire, leur souffrance perpétuelle et, si ces choses-là étaient dites, tout être humain normalement constitué éprouverait de l'empathie et verrait se dissoudre ses vélléités de projection antisémite par simple identification, en se disait tout simplement : moi aussi j'aurais pu être juif.


Ce que je viens de dire fait résonner en moi d'une manière beaucoup plus vivante le souvenir que j'ai de 1984, que j'ai relu dernièrement, dans lequel un Etat totalitaire s'acharne à reconstruire un passé absolument erroné.


§ George Orwell 1984 Folio


Il m'aura fallu ce choc provoqué par le récit de l'enfance de Romain Gary pour réaliser que les goulags russes dissimulent la persécution antérieure. Le régime de Vichy exècrera les youpins, en se glorifiant même de ne pas avoir besoin de s'aligner sur l'Allemagne pour les abattre et les exclure, et il commence par « dénaturaliser » certains immigrés qui étaient parvenus à obtenir la nationalité. On parle peu de ces choses : la honte ne peut s'assumer que dans la résilience, la résilience dans la responsabilité, et la responsabilité dans une vraie conscience de soi... On enterre le mal dans l'oubli derrière soi, à la va-vite, à grands coups de pelle, comme si cela pouvait constituer son ultime tombeau, comme si ce dédain pouvait l'achever. Les cimetières du mal sont innombrables, plus on l'enterre, plus il revient par les mêmes survivances dynamiques dans de nouveaux corps humains, et tant que nous ne comprendrons pas que les cimetières du mal sont aussi son berceau, nous pouvons compter sur lui pour nous détruire.


Les juifs ont trop souffert pour nous autoriser à fermer les yeux sur l'injustice. Dans l'ensemble, ils veillent et nous réveillent, et si nous leur reprochons d'accéder à la prospérité plus facilement que les autres, là aussi nous oublions qu'ils aiment travailler, que pour eux compétence est un maître-mot avec lequel on ne plaisante pas. Davantage que les autres peuples, à l'exception peut-être des chinois, les juifs aiment s'engager dans l'échange et le travail et ne lésinent pas sur l'énergie nécessaire à dépenser pour s'élever dans la hiérarchie sociale. Mais en poursuivant mon raisonnement, nous arrivons à l'inéluctable conclusion douloureuse : c'est l'excellence qui est attaquée dans ce monde, et comme la médiocrité fait des pas de géants depuis Loft story, une date aussi historique que le renversement de la courbe des promesses en 1983, le nivellement va encore s'organiser, dans le monde entier, pour couper les têtes qui dépassent, celles des détenteurs donc d'une excellence quelconque qui y sont parvenus par les qualités aujourd'hui méprisées, le mérite, la volonté, la discipline, l'accueil des contraintes qui permettent de se dépasser. A moins que l'excellence se manifeste dans le bizness, là où elle est adulée, dans le reste des autres domaines, elle est méprisée. Les excellents penseurs dénoncent les solutions si faciles qu'elles ne sont que des cache-misère, les excellents économistes cherchent une alternative à la souveraineté du Capital, en vain, les excellents médecins, parfois purement intuitifs, sont mal jugés en France, quand ils dénoncent l'amalgame entre santé et commerce par la main-mise des laboratoires pharmaceutiques qui tentent de les acheter, quand ils s'évertuent à dire qu'un bon diagnostic engendre une ordonnance économe, ne serait-ce que pour éviter les effets secondaires provenant des interférences.


Il y a un lien étroit entre l'intelligence et l'excellence, mais à l'heure où chacun est encouragé dans sa paresse au nom de ne pas souligner les inégalités, le nivellement triomphe haut la main, interdisant bientôt la résonnnance émotionnelle et intérieure des termes tels qu'intégrité et dignité, alors que la susceptibilité la plus puérile est érigée en sens de l'honneur. De même, alors qu'il n'existe aucune autonomie intellectuelle tant qu'on ne se moque pas intégralement de l'opinion de l'autre sur soi, est encouragée aujourd'hui une reconnaissance par l'autre de sa propre médiocrité, par les réseaux sociaux. Une adolescente moquée sur facebook peut se suicider... pour échapper à une honte ridicule. De même encore, les hordes bien-pensantes de gauche excluent l'esprit libre qui dénonce le manque de réalisme de l'idéologie des ours en peluches, gardiens du temple de Jean-Jaurès. Comme dans Jonathan le goéland, dire vrai aujourd'hui vous pousse hors des murs, même ceux de votre propre « communauté ». C'est peut-être ça Armageddon, le déni absolu du Vrai, pour protéger « le groupe », entité filandreuse mais puissante, comme une immense limace qui phagocyte l'individu, le digère en l'entourant. Interdit de s'échapper de la sombre humidité communautaire. S'il veut le soleil pour s'affranchir des reflets blafards de la lune, elle qui s'arrange et se compromet et qui rampe, qui ment sans violence et ratifie le mal parce qu'il triomphe, l'individu ne cessera d'être attaqué par le clan qu'il quitte, la religion qui le déçoit, l'idéologie qu'il trahit, le maître qui le manipule.


Toute cette culture de l'excellence, de l'effort, est morte en France, avec une réforme pitoyable de l'enseignement et, dans le monde, avec l'invention de la perche à selfie. Aujourd'hui des millions de formatés déambulent avec, se prenant eux-mêmes en photo plusieurs fois par jour, avec leur canne verticale d'un nouveau genre, qui ne sert pas à améliorer le regard vers le haut mais bien à augmenter sa démarche narcissique avec assiduité, pour entrer haut la main dans le jeu de la globalisation sans être largué — un jeu dans lequel les adorateurs de leur porpre nombril se reconnaissent avec enthousisame et s'imaginent bâtir ensemble un monde nouveau sur un champ de ruines, qu'ils n'aperçoivent même pas. Je n'ai pas encore tout transformé, puisque, quand je vois quelqu'un se faire risette avec sa perche à selfie qu'il manipule sous tous les angles depuis un bon quart d'heure, j'ai envie d'aller l'injurier et d'écraser son smartphone à grands coups de talon vengeurs, comme s'il s'agissait d'une vipère sur le point de me mordre ! Bon, le supramental veille au grain et je sais que c'est nul °=° d'avoir cette réaction, mais ça dure une demi-seconde, et je vois par la mêmoccas tout le poids de l'humanité qui traîne en chemin. Le pauvre moyen pourra bientôt partager ce rite, étant donné que de nouvelles marques fabriquent d'excellents mobiles vendus pour une bouchée de pain. Quand le S.D.F aura droit au narcissisme du selfie, l'humanité sera sauvée si le narcissisme a une chance, même une seule sur dix, de mener à l'amour de soi — source d'intégrité.


Les paris sont ouverts.


Une humanité agichée par un avenir qui ne se présentera jamais tel qu'elle le souhaite, et qui oublie tout ce qui la dérange pour se jeter dans les bras du gratifiant, tout en accumulant la poussière sous le tapis, semble l'emporter, mais juskakan ? Autrement dit, les omertas progressent, et finalement formeront un complot général jusqu'à ce que la vérité revienne par la force des choses, avec des talents révolutionnaires, parfois déstructeurs, des chaos centrifuges, comme des explosions terroristes.


C'est ce qui advient.


Il ne suffit plus de faire taire les aliénés, et de les persuader qu'ils sont faits pour souffrir, qu'ils n'avaient qu'à se débrouiller pour réussir et qu'ils doivent accepter leur sort d'être privés de selfies. Chaque année un peu plus de conscience de l'injustice sociale se manifeste in spite of everything, et cela commence à ruiner les partis politiques, les institutions, les gouvernements.


La guerre est déclarée entre le déni et le vrai.


La nature ne fait pas autrement qui nous fait oublier le négatif pour ne pas pénaliser ce qui se présente — ce qui semble intelligent sur le moment — mais ce procédé
A/empêche de tirer la moindre leçon de l'Histoire,
B/ accumule le contentieux jusqu'à l'implosion.


Les charniers finissent en de fumeux souvenirs sans importance, ce qui prépare déjà la prochaine guerre. Mais oui, le négatif reste enfoui dans les cerveaux limbiques et reptiliens et sort comme un diable de sa boite quand des événements similaires à ceux qui l'ont produit se manifestent à nouveau. Ainsi, chaque nouvelle guerre profite-t-elle de la vengeance refoulée depuis la précédente dans la mémoire collective, pour aller trop loin dans l'horreur, la torture et le crime, toute honte bue. Comme si les ancêtres prenaient les choses en main dans une fureur diabolique voulant se faire passer pour de la sanction justicière, celle qui avait été ajournée par l'oubli. Je suis provisoirement abonné par la synchronicité à cette question du « mal », puisque je tombe en même temps, au hasard de mes virées chez les bouquinistes sur l'histoire de Pol Pot. Pauvre Cambodge, sous la plume d'un BHL plus discret, Patrick Deville, grand voyageur, amateur de politique sur le terrain, qui me semble un homme d'une grande intégrité. Il serait traduit dans une dizaine de langues.




« Au hasard de mes enquêtes de mécréant, je me souviens de conversations avec monseigneur Teissier, l'archevêque d'Alger, avec le frère Stan dans les camps de réfugiés de Tanzanie, avec le père Cardenal ministre marxiste du Nicaragua, avec les moines de Tibhirine dans l'atlas algérien. Et chaque fois, chez ces hommes, la même énigme pour un mécréant : les horreurs de l'Histoire renforcent leur foi en un Dieu d'amour et de paix, leur foi en la Vie. » Patrick Deville, Kampuchéa (points)




Un auteur peu connu, c'est donc un honneur parfois d'être boudé par la France : l'excellent philosophe François Jullien, méprisé par les intellectuels parisiens, est lui aussi traduit en abondance, comme René Guénon l'a été également. Le français n'aime pas qu'on lui mette le nez dans son caca, ça lui coupe l'appétit — un crime abominable : il préfère fuir en avant, prêt à décrocher le pompon du manège. Il adore se précipiter sur des idées nouvelles sans lendemain pour oublier qu'il refuse les vrais changements, urgents depuis un siècle. Et comme si cela ne suffisait pas, un vieux livre si écorné qu'il était laissé sur une étagère, à emporter gratuitement, me comble. C'est l'histoire d'un évéillé chinois qui part sur les traces des textes originaux du bouddhisme vers l'Inde. L'ancien de l'académie française s'en donne à cœur-joie, mais me voilà en revanche aux prises avec les Huns qui détruisent tout sur leur passage, en particulier des centaines de monastères bouddhistes. Cela se passe au septième siècle, et j'apprends enfin que le bouddhisme s'était développé en Inde pendant près d'un millénaire, avant d'être éradiqué à différents titres, dont je n'ai pas encore fait le tour.


§ René Grousset, sur les traces de Bouddha (10/18)


Il ressort dans cet ouvrage qu'une loi existe, à savoir que les privilèges se paient trop cher : ainsi les cités civilisées, sises dans un climat favorable à la prospérité, avec un environnement enchanteur et des saisons salubres permettant une belle agriculture, sont prises d'assaut par des barbares, venant de contrées moins favorisées, et qui délogent à tour de bras les indigènes, en les massacrant si possible pour mater les résistances éventuelles. (Toute ressemblance avec le colonialisme ne serait le fruit que d'une pure coïncidence). Nous ignorons qu'une très belle culture s'était développée à l'époque, parsemée sur la route de la Soie, entre la Turquie et l'Inde. Nous, nous étions encore des sauvages regroupés en tribus analphabètes, à part les moines de quelques très rares monastères et quelques princes, et nous resterons glorieusement barbares par la suite, n'hésitant pas à accomplir des voyages interminables pour aller massacrer du maure, de l'infidèle, du musulman. Par analogie, aujourd'hui même, Paris devient ce paradis qui mérite, pour certains, d'être détrôné, puni, assassiné. La ville magique représente ce qui manquera toujours à certaines âmes si nouvelles que tout discernement leur fait défaut. Leur frustration soutenue par le manque du mode d'emploi de la Vie, se blottit alors dans des valeurs morales pour s'autoriser à perpétrer les crimes les plus injustes. Les terroristes manipulables, prêts à donner leur vie, sont une fois sur dix de purs idéalistes, et font l'écho dans le lointain à certains de nos chevaliers convaincus à tort que les musulmans refusaient le christ, ce qui est faux. Ah les malentendus de l'Histoire, il y a de quoi jouer à la roulette russe à la Saint-Valentin, puis à Pâques, puis à la saint-Jean, puis à l'assomption, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Passer l'arme à gauche, de son propre chef, un jour de fête, c'est très classe. (Sur le suicide, un beau livre de Foenkinos, — Charlotte, Gallimard, qui s'essaie au roman à la ligne, très original ; qu'il l'ait voulu ou non, son ouvrage ouvre le débat sur les sabotages transgénérationnels, cette obligation de répéter des schémas de vie « pourris ». Une approche nouvelle pleine d'avenir.)


Où que je me tourne, il y a le Seigneur, disait un mystique, mais moi, où que je me tourne, il y a la guerre, dans le passé et les quatre directions cardinales, dans le présent vous m'en direz tant, et sans doute dans l'avenir. Heureusement que je peux me raccrocher physiquement au Supramental : je m'extrais à volonté de la durée immanente, sordide et mauvaise, habitée par toutes sortes de démons, et j'entrevois l'issue quand même car je refuse de patauger dans le malheur, qui frappe à la porte chaque matin avec davantage de force. J'étais déjà saturé en mars 2011, Fukushima, l'amorce de la guerre civile en Syrie, et depuis... tout ne fait qu'empirer. Je n'ai pas grand mérite à me préserver des torrents de noirceur qui m'assaillent, ma perception change et mon échelle perceptive aussi. Un siècle me paraît une période très courte depuis peu, sans doute parce que je réfléchis comme Darwin, comme Einstein, comme Renan, comme tous ceux qui sont effarés par l'immense durée de l'univers, par son déploiement sans limites. Les quatre milliards d'années de la vie, l'élasticité de l'espace-temps qui pourrait qui sait être troué comme du fromage par des trous de vers, se jouant de la vitesse de la lumière, regorgent d'approches exaltantes et d'interrogations sans fond, merveilleuses comme celles des enfants. Je préfère ce genre de questions insolubles mais qui me connectent à l'infini — l'ambassadeur du Divin, à celles de l'inversion de la courbe du chômage ou du prochain pronostic sur la croissance.


J'abandonne toute confiance dans le combat sociétal, ce nœud de vipères dans un panier de crabes où il faut avaler des couleuvres chaque matin que Dieu fait, où à chaque instant la malveillance frappe l'adversaire quasiment semblable à soi, mais pas suffisamment anyway, — ce qui fait qu'il y a anguille sous roche et complots ourdis en permanence, et division par scissiparité immédiate au sein du même (j'insiste et l'on me prend pour un hégélien, mais tout est vraiment là !) Accusations et rumeurs s'enlacent avec amour dans de nouveaux projets salvateurs, innombrables et irréalistes, promus par un seul individu qui trahit son Kant, autant de prospectives éphémères qui permettent à de nombreux imbéciles de s'imaginer « être quelqu'un » car ils ne traversent pas dans les passages cloûtés. Mais ils commencent tous à se marcher sur les pieds quand même sur le champ fleuri des promesses électorales, les sauveurs de la République. Et c'est Charlie Chaplin qui mène la danse, des idées de gauche passent à droite et vice-versa, le centre est étouffé et les extrêmes se rejoignent. Ouroboros rend l'oracle impossible. Chacun vise le devenir avec une arme de son invention pour le capturer, aujourd'hui un fusil conséquent comme un bazooka lance très rapidement un filet qui s'ouvre sur tout drone indésirable à plus de cent mètres, pour ne pas le blesser et le récupérer (la vidéo circule). Cela me fait penser à la « politique de gauche » de la Mitt, à la « fracture sociale » de Chirac, au « travail réenchanté » de sarkozy, à « la courbe du chômage inversée » de Hollande. Le filet projeté vient à bout du drone moyen, mais l'avenir proprement dit possède au moins l'envergure du plus gros avion jamais conçu. Va falloir perfectionner le système de capture du futur, car c'est un objet céleste plus conséquent qu'un immense vaisseau-mère extra-terrestre, ça va pas être de la tarte de fabriquer un filet conceptuel à piéger l'avenir étant donné la dimension de ce dernier, sauf votre respect.


Le prochain grand démagogue se débrouillera pour fourguer dans son programme des mesures d'extrême-droite et d'extrême gauche, pour ratisser large. Cela exigera une certaine habileté... (inconnue au bataillon depuis feu la Mitt, qui subit anyway le départ de Chevènement ne voulant pas se résoudre à l'abandon de la politique de gauche en 1983). Chacun se croit indispensable, ce qui a souvent à voir avec le rôle excessif ou déficitaire du père ou de la mère. Qu'y-a-t-il de plus flatteur que penser « sans moi la France est foutue » pour racheter l'absence du père (Sarkozy) (Bruno le Maire), ou complaire à cette maman qui vous a idôlatré et attend impatiemment, pour vous accorder le droit de vivre, que vous soyez président de la république ! (Valéry Giscard d'Estaing) (Jean-François Coppé).


La confusion du pouvoir et des bonnes intentions, fondée sur l'orgueil insubmersible de 1789, est une maladie française, une pathologie héréditaire qui prive le français — moyen autant que supérieur — du véritable sens critique, qui part des faits et qui y revient. Ce que savent faire les Anglais et les Allemands, et les Suisses, mais pas nous. Il nous faut enrober le réel dans l'emballage mirobolant des « objectifs », comme s'il ne se suffisait pas à lui-même, le Réel. C'est ainsi que les esprits les plus lucides aujourd'hui passent pour des réactionnaires ou des néo-conservateurs. Pour se débarrasser de Philippe Muray, qui nous a bien mis le nez dans notre caca, avec élégance et génie dans l'homo festivus (antérieur au consommateur de selfies qui le sublime), l'étiquette de réactionnaire est arrivée rapidement pour le ringardiser, dénoncer un « pessimisme » faisant le jeu de l'extrême-droite. Toutes les visions se doivent donc de servir un parti politique, comme si l'idéologie, quelle qu'elle soit, pouvait enfermer le réel dans ses convictions sentimentales. Les trois-quarts de l'intelligentsia bien-pensante de notre nation ne supportent pas que la vérité soit dite sans fioritures. Elle ne supporte la dénonciation des scandales qu'accompagnée de remèdes de bonne femme qui permettent d'espérer, qui rassurent mais favorisent l'ajournement des mesures, toujours trop radicales, parce qu'elles n'ont pas les nuances de la blanquette de veau, souple et ferme, légère et roborative dans les mains d'un chef indigène. Dire de quoi il en retourne sans s'avancer sur la solution des problèmes invoqués est un crime de lèse-majesté dans notre pays, où la lucidité passe pour de la lâcheté !


°/° Toute critique du négatif doit s'accompagner obligatoirement d'une substitution positive imaginaire qui noie le poisson °+°


Houellebecq et Onfray en font les frais. Il est interdit de dire que l'islam est un impérialisme qui attend son heure, alors que c'est là, dans les textes, et il suffit qu'un musulman sur cent mille interprète de cette manière-là le Coran pour que l'Occident ait sur le dos, pour une durée indéterminée, une menace d'un nouveau type, que seul le numérique, béni soit-il, pouvait promouvoir.


Et comme j'ai été dépouillé de moi-même jusqu'à l'os, je ne comprends plus du tout les cohortes de certitudes qui dégoulinent des cerveaux dans toutes les branches, chaque expert étant sûr de posséder la clé du devenir dans une fable conceptuelle, comme ce brave Mélenchon, qui n'a peur de rien — défaut chez les frogs qui n'aiment les réformes que si elles maintiennent les privilèges. Non, nous ne savons vraiment pas grand chose, et pas seulement sur l'identité cachée et symétrique de la droite et de la gauche issues du même socle mental (kif-kif bourricot) mais sur pratiquement tout ! Nous ne savons même pas où commence la vie, et si les virus en font déjà partie ! Le changement climatique leur est d'allieurs favorable, mais qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu pour mériter ça ? On s'est foutu de sa gueule depuis deux mille ans en l'instrumentalisant comme faire-valoir du pouvoir personnel, et ça continue figurez-vous, qu'on soit islamophobe ou pas.

*+* Les protéines naissent des combinaisons entre une vingtaine d'acides aminés seulement et elles nous constituent ! Cette économie m'exalte et rend la suite du meccano biologique ahurissante, hyper complexe, et structurée de cent mille façons différentes dans un seul empilement, chef d'œuvre en vue, mais cela n'explique pas pour autant l'unique souffle de vie, le même, sans vous commander, dans la paramécie et l'énarque aux dents qui rayent le parquet. Nous pataugeons dans la barbe à papa de la bondieuserie rationaliste, nous gavant de sucreries complaisantes, je sépare donc je suis, j'analyse donc je sais de quoi il en retourne, mais comme rien n'est séparé de rien, nos dissections ne reconstituent le réel qu'une fois périmé, puisque c'est le changement le moteur des moteurs, et qu'il n'attend pas ! L'hétérogène viendra attaquer éternellement l'homogène, qu'on se le dise une fois pour toutes, c'est la loi du mouvement ! Et la loi du mouvement se sépare en deux branches, le cycle, ou mouvement perpétuel, et le changement, ou mouvement aléatoire. Because que les deux branches se mélangent à chaque quart de seconde dans des tourbillons, des vortex, des volutes hyperapides, des figures et des arabesques indescriptibles aux formes innombrables et éphémères, parfois géométriques, parfois aléatoires, et le plus souvent biscournues grave comme une suite de nombre premiers, nous ne pouvons prévoir que le passé, en reconstituant preuves à l'appui cet entrelacement.


Pour l'avenir, la prévision est davantageplus délicate car le taomètre, qui évaluerait la proportion entre la répartition cyclique, et donc structurée, et le mouvement neuf, centrifuge et hétérogène, n'a pas encore été inventé. Dommage, ce serait bien pratique (Le Yi-King flirte néanmoins avec ce paradigme, nous mettant les points sur les i d'une force qui est vraiment treize humiliante : l'amorce autant que le terme sont presque indétectables, d'où que nous ne savons ni commencer ce qui devient nécessaire ni achever ce qui devient inutile, le vrai fil du tao continuant sa route sans nous, qui restons enlisés dans nos projections retardataires ou anticipées.)


Pas moyen d'intégrer l'effet papillon dans des données exhaustives, ce qui permettrait de prévoir l'imprévisible ! C'est un scandale, la réalité est sadique à réserver autant de surprises, heureusement que le déni nous en débarrasse. Elle n'est pas à la hauteur d'un Laplace ou d'un Auguste Comte, L'Histoire ne s'aligne pas longtemps sur les vœux pieux d'un Mitterand qui s'était appuyé sur des ours en peluche pour prendre le pouvoir. Le chômage résiste au roi des français élu au suffrage universel. La réalité, elle tire dans les coins et invente des catastrophes à tire-larigot. C'est pas normal tout ça, la réalité nous désobéit !


°+° Il serait temps de dompter l'ensemble du présent ! °/°


On y parvient avec les fauves et... les femmes, alors pourquoi pas avec le flux des heures ? Oui, dompter la bête afin que l'Histoire ne s'écarte plus, ni de nos prévisions, ni de nos idéaux, ni de la prospérité à la portée des pauvres. On avance, on avance, et tant pis si c'est à l'aveuglette. Et tant pis pour les bavures: on ne fait pas d'hamlet sans casser des œufs. Je reste stupéfié-tétanisé par l'impuissance de l'O.N.U face à la crise syrienne, qui va sur ses cinq ans, si je ne m'abuse.


P.S. La guerre et rien d'autre. In memoriam, les soufis excommuniés par les partisans intégristes, parce qu'ils disaient que le djihad est une guerre intérieure, contre l'âme charnelle, c'est-à-dire l'avidité et la convoitise, le trishna du Bouddha. Depuis le scandale de Cologne et le début de la délinquance chez les réfugiès, l'avenir est définitivement hors de portée, il se débine oui, il s'enfuit comme un dératé à toutes jambes, car il refuse d'être aussi bien idéaliste que matérialiste, il veut être lui-même ! Et il sera donc absolument conforme, Watson, à ce que nous sommes nous-mêmes par-delà tous nos concepts et tous nos paradigmes, because nous sommes encore des glandes et des larmes. Nos idéaux deviennent des illusions car on sacrifie leur pratique à la blanquette de veau. Au smartphone. Des plaisanteries succulentes nous permettent le voyage dans le temps, et de nous enfuir au siècle de Molière, car la politique de l'autruche, il n'y a que ça de vrai quand tu risques de voir une Kalachnikov qui te fait coucou à la fenêtre.


°/°


L'avenir nous fait faux bon, de quel droit sans vous commander ?

*=*


Et c'est la fautaki ?





27 Février 2016



Comment prendre au sérieux «l'Histoire» ?


Où est donc son fil ?


Zemmour l'attrapera-t-il dans la nostalgie, ou bien le cerf-volant de l'avenir a-t-il rompu définitivement toutes ses ammares, condamnant le mental à choisir entre la peste et le choléra, la nostalgie et la peur, qui se manifestent toutes deux à la vision du grand oiseau libre dans le ciel, ce futur qui ne dépend plus de nous, s'éloigne et dont la forme disapraît peu à peu ?


La connaissance, intemporelle, se distancie de l'actualité et de l'Histoire, ce qui présente un nombre d'avantages considérable que je ne cesse de vanter dans mes écrits, mais il est faux qu'elle soit une tour d'ivoire, car comprendre, en soi, est une stratégie qui finira par mener à l'action, en général sous forme de transmission de principes opératoires. Mais comme il est difficile de retenir l'action avant qu'elle soit nécessaire, l'action est rarement vraiment réfléchie, puisqu'elle comporte des réactions, qu'elle rebondit sur les faits qui cachent parfois leurs causes. On retrouve ce paradigme en philosophie, ésotérisme, spiritualité, mais ce n'est pas facile à suivre pour tout le monde, tant la confiance dans la spontanéité l'emporte, alors qu'elle n'est éclairée qu'une fois libérée des passions, comme Epicure et tant d'autres l'ont établi. L'homme de connaissance transforme l'Histoire à long terme, comme Bouddha. L'homme d'action croit encore, naïvement, à un effet à court terme, ce qui n'est opportun qu'en certaines circonstances difficiles, mais oui, De Gaulle, Mandela intervenaient dans des contextes très spéciaux et précis, alors qu'aujourd'hui une foire d'empoigne généralisée dessine un terrain géopolitique sur lequel plus personne n'a de prise. Bien que la connaissance ait toujours possédé des attraits par elle-même, ces derniers sont amplifiés aujourd'hui par la débandade du réel, puisqu'il faudrait être fou pour dépenser plus d'énergie à modifier le cours des choses. Fou, ambitieux, ou inspiré °+*


Mais puisque chacun a un destin, nous sommes tous poussés à des erreurs obligées qui jalonnent notre parcours, et à travers lesquelles nous rectifions sans cesse le tir, comme l'évolution donnant au même pinson dispersé dans les îles des Galapagos un bec différent selon la nourriture de chaque site, au cours des générations. Le retrait du mouvement (wu wei) permet une expansion de l'esprit. La dissolution de l'ego est à la rigueur possible dans la quiétude, l'étude, le monastère ou la solitude, mais sur le devant de la scène politique, un chef sans ego est inconsistant et sans défense. Il se trouve que quatre présidentiables s'avancent qui possèdent un ego plus faible que les autres candidats, et l'on peut se demander si cela est un avantage ou un inconvénient. Juppé, malgré une lune en Scorpion, possède un ego relativement faible, comme Bruno Le Maire à l'excellent karma, comme Emmanuel Macron, trop doué et trop engagé à chaque instant dans le business, le piano ou la philosophie, pour avoir eu le temps de s'en fabriquer un. Et enfin comme Nicolas Hulot qui, ayant physiquement risqué sa vie des dizaines de fois (les autres ne risquent que leur carrière) se retrouve dépourvu de toute vanité. Nous sommes loin des tribuns qui s'écoutent parler, comme Bayrou et Mélenchon, brasseurs de frustrations existentielles, qui dissimulent assez mal qu'ils sont avant tout des redresseurs de tort incapables de se tromper, plus mieux que les autres, et qui jouissent en montrant du doigt. Mais alors, un président avec un ego faible, sachant douter because écoute exemplaire, est-ce que ça le ferait ?


C'est une bonne question et je vous remercie de me l'avoir posée. Mais que pourra faire à partir de 2017 n'importe quel président de la province française de l'Europe? Un président non narcissique aurait-il assez de force pour supporter les avanies de la fonction? Se laisserait-il marcher sur les pieds par les technocrates de Bruxelles ? N'aurait-il pas rapidement envie de démissionner pour aller cultiver son jardin, écrire une biographie de Montesquieu et relire Closewitz et Kissinger en buvant son café avant la sieste, pour jouir de l'illusion de l'Histoire, en robe de concepts, alors qu'il en souffrait horriblement quand il la faisait, en comptant les coups de l'adversaire et ceux de son propre camp? On oublie trop souvent de préciser pourquoi certains hommes d'état cultivent assidument le narcissisme, c'est dans l'espoir illusoire — mais puissant et profond, de parvenir à une sorte d'invulnérabilité qui leur permettrait d'assumer toutes leurs responsabilités sans sourciller. Le maître du genre est naturellement François Mitterand, récompensant ses maîtresses d'un soir par un avancement, mais ce serait une erreur d'oublier que jeune, Charles de Gaulle himself était quasiment envoûté par le concept de «gloire», la raison pour laquelle il admira si longtemps Pétain, qui avait brillé pendant la première guerre mondiale. Etrange ego sarkozien, méditerranéen en diable, qui lui permettrait de faire de la politique en Italie, d'autant que son épouse en est plus ou moins originaire. Je m'amuse de voir comment le Pouvoir séduit ses courtisans et en honore certains, c'est vraiment du Molière.


Non, je ne me sens pas fait pour les reproches, car ils sont inutiles, je suis plus sensible à la compétititon entre les hommes (que j'aime) et qui ne tarde pas à révéler leurs imperfections de mille manières différentes, par leurs faux pas aussi bien que par les traits de caractère obscurs qu'ils finissent par employer à court de stratégie, dont les coups de poignards dans le dos qui se portent à merveille dans les derniers échelons du podium à atteindre. Il se trouve que les visionnaires ne sont pas admis dans notre pays qui marche à reculons, pour finir à plat ventre sur la tombe de Jaurès ou de De Gaulle, au choix. Au-delà du clivage idéologique, les voyants ne projettent plus leurs valeurs, mais voient les forces en présence. Donc les vraies solutions seront ignorées, elles s'avèrent trop simples pour être validées. Le supramental m'enseigne à transformer mes déceptions, quand je vois un pays, un homme, une femme, manquer la meilleure direction, et parfois même s'enferrer avec éclat dans l'erreur tactique, stratégique, dont la répétition finira par embrouiller les élans décisionnels. Sinon, ce serait intenable, cette impression du droit dans le mur!

La vraie question qui se pose est celle du suffrage universel, pourquoi un peuple aurait-il le discernement pour valider le meilleur candidat ? Il n'y a pas d'exemple dans l'Histoire que les masses soient plus inspirées que les élites, et que les incompétents l'emportent sur les experts, même si ces derniers demeurent divisés. Mais, ne nous inquiétons pas. Si Marine le Pen gagne — joli scénario de S.F après tout, il ne manquera pas de surgir de nombreux intellectuels pour dénoncer le suffrage universel comme le pire mode de scrutin jamais utilisé... Ils l'auront chéri pendant trente ou quarante ans comme la preuve du génie français, et le symbole le plus parlant de la démocratie, ils auront humilié avec superbe tout penseur posant la question des failles de cette procédure aléatoire et démagogique, mais si demain la fille du dernier nationaliste sincère passe présidente, alors là, harosurlebeaudé, caput le suffrage universel!


Il deviendra le bouc émissaire de l'échec de la politique.


On se rappellera alors qu'il aura surtout permis aux chefs de parti dont les dents rayaient le parquet d'arriver au sommet. On avouera, honteux, que Mitterand, puis Chirac, puis Sarko, et enfin Hollande, ont révé du pouvoir en tétant leur mère et ont trouvé le bon créneau, dès la fin de leur adolescence pour créer ou s'emparer d'un parti, et atteindre, à force de détermination et de ruse, leur incontestable légitimité. On avouera que seuls les plus ambitieux avaient une chance de parvenir au sommet, comme F M quittant son déjeuner de noces au dessert pour aller faire des ronds de jambe aux anciens combattants, ou Hollande commençant par faire un zèle démentiel dans sa circonscription, comme si pour ces deux-là, seuls comptaient l'accession au pouvoir et l'amour obsessionnel de l'administration par la mêmeoccas. Alors, le prochain président ?


Normalement, étant donné qu'enfin le clivage gauche-droite s'affaiblit, nous avons une chance d'élire une personnalité non sectaire, ce serait magnifique, qui se dispenserait de faire des promesses, ce tremplin du pouvoir. Oui, nous nous sommes laissés berner par la fracture sociale à réduire, l'amour du travail à relancer, la finance à mettre au pas. Les trois derniers présidents savaient jouer du violon, mais c'était du pipeau. Donc, pour quelle raison ferait-on confiance à un nouveau président ? Le bruit qui court, c'est qu'ils vont chacun dans la dernière ligne droite annoncer précisément leur programme, avec une transparence à faire peur, plus d'enfumage quoi, cochon qui s'en dédie. Un catalogue noir sur blanc de mesures, des vraies, pas seulement celles qui plaisent au français comme le cadeau d'une perche à selfie télescopique de luxe pour tout chômeur retrouvant du travail, non, des vraies mesures concrètes de redressement.


Bon d'accord, mais si elles ne plaisent pas, le programme ne sera pas retenu. Pas grave, y a qu'à dissimuler des promesses juteuses dans les mesures, ça fera passer le reste. Si on ne parle que du vrai programme, on sera dans les choux, donc les mesures démagogiques doivent enrober le reste, ou on ne passe pas.

 


Bon d'accord, suppression de la redevance audiovisuelle, ça le fait, ça rapporte pas tant que ça, et on ramasse les pauvres, non?

Ouais, mais faut ramasser les riches aussi, on peut pas supprimer les niches fiscales tout de go quand même, les puissants contre nous, pas question!

Ok d'accord, donc on ne remboursera jamais la dette, pas même en petite quantité, mais c'est le seul way pour accéder au pouvoir!

Bien entendu, faut choisir entre le pouvoir et le remboursement de la dette, les deux ensemble, c'est in-com-pa-tible.

°/° Impayable l'auteur, il doit être jaloux de Philippe Muray pour inventer des trucs pareils et de BHL et d'Onfray, car il est méchamment dans l'ombre le gars, alors il égratigne ceux qui sont dans la lumière, c'est cousu de fil blanc: la vengeance du recalé *:*